De Java à Delhi

Amed est un endroit calme mais très touristique. Quand nous sommes arrivés nous pensions que ça allait être très difficile de côtoyer des Balinais en dehors des vendeurs et des hôteliers. Mais la magie du voyage fait que nous nous trouvons souvent au bon endroit, au bon moment.
Certains penseront que c'est le hasard, moi je pense plutôt que c'est les destin.

Chaque rencontre me nourrit et celle qu'on a fait ce soir là m'a remplit de joie, de découverte et d'humilité.

Nous revenions d'une escapade en scooter et retournions à notre hôtel quand sur la route nous croisons des dizaines et des dizaines de Balinais en tenues traditionnelles avec des offrandes gigantesques sur la tête. Curieux, nous nous arrêtons et les suivons jusqu'au temple. Ce jour là c'est la célébration de la pleine lune du mois d'août, les hindous viennent prier en groupe à tour de rôle.
Nous montons petit à petit les marches du temple, habillés en paréo et serviette de bain en guise de sarong (obligatoire pour rentrer dans le temple).
Au départ, on a eu un grand moment de solitude...Tout les Balinais se retournaient pour observer ses deux occidentaux bizarres et curieux. Petit à petit, quelques personnes nous ont mis à l'aise et nous nous sommes progressivement fondu dans la masse.
Puis j'ai fait la rencontre de Nioman.
Nioman est un pêcheur qui est venu à la cérémonie de Seraya pour prier. Rapidement nous sympathisons et il nous propose de venir boire un thé chez lui. Il habite " Good Karma", un lieu- dit avant Amed. C'est sûr, nous avons frappé à la bonne adresse!
Nous voilà donc reparti avec Nioman.
Chez lui, nous rencontrons sa soeur, ses frères, ses neveux.
Nioman a une quarantaine d'année et il vit avec dix autres personnes dans une toute petite maison. En mangeant les offrandes rapportées du temple, il nous explique qu'il n'a pas pu se marier car il n'a pas assez d'argent pour payer une alliance et une cérémonie...
"Il ne fait pas bon d'être pêcheur" nous dit-il. Le poisson se fait de plus en plus rare et il doit partir de plus en plus au large pour gagner quelques roupies.
Nioman nous propose ensuite de retourner au temple car à la nuit tombée et quand tout le monde aura pu prier, les femmes hindous montreront leur talent de danseuses...
Un peu gênés, nous lui disons que nous n'avons pas de Sarong digne de ce nom et qu'il faudrait que l'on repasse à l'hôtel. Que cela ne tienne! Nioman a des sarongs à revendre et il nous prête avec toute la générosité qui est la sienne, des ensembles traditionnels pour nous vêtir.
Après un petit stop dans un warung où nous avons embarqué deux autres Français dans notre aventure, nous voilà reparti en scooter.
Encore plus de monde que dans l'après-midi! Et même les tenues traditionnelles n'ont pas masquées notre deuxième arrivée au temple.
Nioman nous explique pourquoi certaines femmes portent des offrandes énormes sur leur tête.
En fait, elles doivent confectionner au moins une fois ces offrandes avant que leur enfant est atteint l'âge de 5 ans. C'est hallucinant!
De nouveau, nous prions en compagnie cette fois de Nioman qui esquisse des petits sourires moqueurs face à nos gestes maladroits: une fleur sur la tête, puis une sur chaque oreille, la bénédiction et enfin on se colle du riz sur le front et les tempes.
Nous assistons ensuite aux danses. C'est très bizarre, seules les femmes s'adonnent à la danse jusqu'à l'état limite de transe.
Nous rentrons ensuite de cette soirée en fumant une dernière cigarette chez notre bienfaiteur, des images pleins la tête encore embrumée par l'incessante odeur d'encens.
Nioman, le petit pêcheur de "Good Karma" qui nous a donné toute sa richesse: son amitié, son expérience, sa culture, sa vie .

Notre petit moment de solitude en arrivant au temple:

Le temple:

.

Nioman et moi:





Nioman aide Hidde à s'habiller:





Et voilà le résultat, beaux comme des dieux, non?



Les offrandes: