Le 06 octobre
21:40 | Author: annecé
Après une nuit éprouvante passée dans un hamac en haut de la hutte, nous disons au revoir à nos hôtes. Bien sûr nous leur laissons de l'argent, une misère pour nous, une mine d'or pour eux.
Le salaire moyen au Cambodge est d'environ 40 euros par mois. Je pense que cette famille est loin d'atteindre ce salaire là.
Cette petite famille qui ne vit avec rien et dont la seule préoccupation est de savoir s'ils vont manger le lendemain m'a extrêmement touchée. Ce fût une belle rencontre au coeur du Cambodge profond. Plongée dans la réalité de cette famille, je ne suis pas prête de les oublier...
Nous passons ensuite l'après-midi au bord du lac volcanique, bien décidés à passer la soirée tranquille. Mais les hasards du voyage font parfois que rien ne se passent comme on le prévoit.
En effet, en repartant, une fillette vient nous accoster et nous dit que sa famille souhaite que l'on s'assoie avec eux au bord du lac. Toute la famille est réunie car c'est un jour férié. Ils nous offrent plusieurs bières. La petite fille de 11 ans s'appelle Picheata et parle incroyablement bien l'anglais.
Elle fait la traduction entre sa famille et nous ce qui nous permet de communiquer. Elle est fière de nous dire qu'elle est la première de sa classe en Khmer et en anglais. Nous passons un moment convivial avec cette grande famille mais les parents de Picheata tient à nous inviter dans ce qu'elle appelle sa "happy house". Ils nous disent que c'est bien pour elle de pouvoir pratiquer son anglais.C'est une offre qui ne peut pas se refuser!
Ainsi, la famille nous escorte en scooter jusqu'à notre hôtel pour récupérer quelques affaires puis nous conduisent chez eux sans un village environnant. Ils nous reçoivent comme des rois, nous offrent des gâteaux, des sandwichs, des crudités, des fruits, des litchis, des cafés et autres boissons...Picheata n'arrête pas de nous demander de manger mais nos ventres repus abandonnent!
Picheata nous montre ses diplômes de 1ère de la classe. Elle est d'une intelligence incroyable et d'une perspicacité impressionnante pour son âge. J'ai parfois l'impression de parler avec une adulte et non pas une fillette de 11 ans!
Elle nous dit qu'elle souhaiterait devenir docteur mais elle sait déjà que ce ne sera pas possible car sa famille n'a pas assez d'argent pour payer ses études secondaires. De plus dans le Ratanikiri il n' ya pas d'université et déménager à Phnom Penh relève de l'impossible nous dit-elle.
De nouveau, je ressens une grande frustration à ne pas pouvoir aider cette fillette incroyable.
J'essaie toutefois de lui demander son adresse pour rester en lien et pourquoi pas lui envoyer de l'argent mais Picheata ne comprend pas ce que je lui demande, à priori il n'y a pas de boîtes aux lettres mais juste une poste restante à Banlung...
Nous discutons ainsi avec sa famille, de leur histoire, des difficultés qu'ils ont rencontrés sous le régime de Pol Pot. Même Picheata connaît Pol Pot!
La famille tient de nouveau à nous raccompagner jusqu'à notre hôtel. Ils nous escortent de nouveau jusqu'à destination.
Ce fût une rencontre extra ordinaire avec tant de gentillesse sans rien attendre en retour. Picheata nous dit que nous serons toujours les bienvenus chez elle.
Petite fille déjà grande, restera encore une fois gravée dans ma mémoire.



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